La Torah exprime le caractère inexorable de la mort à travers ce célèbre verset :"tu es poussière et tu retourneras à la poussière". Comment le judaïsme comprend-il la mort ? La Tradition juive a instauré un ensemble de mesures qui visent à ce que le deuil soit vécu dignement dans le respect du disparu, et dans l’accompagnement des endeuillés.

Certains ne désirent pas suivre toutes ces coutumes, ils ne doivent pas en être culpabilisés. Par contre, ils doivent comprendre que l’ensemble de ces règles représente une sage manière de faire son deuil, de s’y plonger pleinement pour mieux en sortir.


Avant l’enterrement

Le judaïsme considère que le corps d’un défunt mérite le plus grand respect. On le compare parfois au rouleau de la Torah devenu inutilisable, et qui néanmoins, garde une partie de sa sacralité.

Allumer une veilleuse - symbole de l’âme du défunt encore présente parmi nous - qui devra brûler durant les sept jours de deuil qui suivront l’enterrement.

Les rites de la purification du corps seront exécutés par des personnes agréées. Le corps du défunt sera vêtu de vêtements blancs simples, en coton ou en lin. Le défunt sera entouré de son Taleth, duquel on aura coupé les tsitsits. En règle générale, la modestie et la simplicité sont de mise dans un enterrement juif. Tout décorum excessif est considéré comme une vanité et contraire à l’esprit du judaïsme. L’enterrement sera organisé dans les plus brefs délais.


L’enterrement

Au cimetière, avant la mise en terre, le rabbin récite des prières, ainsi qu’une oraison, en hébreu un hesped, en l’honneur du défunt. Dans le judaïsme, on considère comme un devoir d'évoquer la vie, les actions, le caractère du défunt. Puis on procède à la mise en terre et chaque assistant jette un peu de terre, en référence au célèbre verset de la Genèse selon lequel l’homme est poussière et qu’il retourne à la poussière. Puis les endeuillés récitent le Kaddish ou "prière de sanctification".

Au sortir du cimetière on se réunit pour consommer une collation pour rappeler le cycle de la vie qui tourne. Il n’est pas d’usage d’apporter des fleurs à un enterrement juif, mais ce n’est pas un interdit strict.


Après l’enterrement 

Après l’inhumation commencent trois périodes successives: la période des 7 jours, la période du mois et la période de l’année

"Shiva" : les sept jours de deuil

Durant les sept premiers jours (le jour de l’enterrement est le premier jour, le premier soir compte donc comme le début du second jour), essayez d’organiser un minyan pour pouvoir chaque soir réciter le Kaddish.

Le septième jour, il est de coutume de se rendre à la synagogue pour l’office des shiva.

"Sheloshim" : Les trente jours après l’enterrement

C’est un deuil au second degré, mais on continue à dire quotidiennement le Kaddish.

Le trentième jour qui suit l’enterrement (et non du décès), on fait éventuellement une petite cérémonie commémorative (éventuellement une étude dédiée à la mémoire du défunt) mais ont fait de toute façon le Kaddish.

"Shana" : L’année qui suit l’enterrement

Pendant cette période, en votre présence, le nom de votre disparu sera rappelé à la synagogue au moment de la prière pour les morts.

Pour tout décès, (après un an à dater de l’enterrement), selon la date du calendrier juif, on fait une commémoration (éventuellement au cimetière ou à la synagogue) : c’est le Jahrzeit (consultez le rabbin pour en fixer la date). On dit le Kaddish, on récite le El malé rahamim, on allume une veilleuse. On fait un don à la communauté, éventuellement on offre un objet cultuel ou culturel dédié à la mémoire du disparu.


"Jahrzeit" : Anniversaire du décès

D’année en année, on commémore le Jahrzeit (mais alors selon la date hébraïque du décès et non plus de l’enterrement). On allume une veilleuse durant 24 heures à partir du coucher du soleil.

Il est de coutume de monter à la Torah et d’offrir le kiddoush à la synagogue pour la date anniversaire.