La signification de la bar/bath-mitsvah

Pour les parents, préparer leur enfant à la bar/bath-mitsvah est essentiellement la confirmation de leur engagement dans le judaïsme : ils assurent ainsi la transmission en donnant à leur enfant le moyen de prendre le relais. Pour eux, c’est également un engagement à s’inscrire et participer à la vie de notre communauté.
 

Pour l’enfant devenir bar/bath mitsvah, est un événement fondateur :

  • Le jour de sa bar/bath-mitsvah, le (la) jeune devient responsable de ses actes devant Dieu et devant la société.

Bar/bath-mitsvah est une expression araméenne qui signifie littéralement "fils/fille du commandement". C’est le moment où l’adolescent devient responsable de l’accomplissement des commandements de la Torah, et plus généralement, responsable de ses actes et de son comportement moral.

  • Le jour de sa bar/bath-mitsvah, le (la) jeune s’engage à poursuivre, accepter et transmettre.

Le (la) bar/bath-mitsvah est le moment qui marque pour l’adolescent son engagement personnel dans le judaïsme, sa décision de devenir un adulte de la communauté.
 

Des droits et des devoirs lui incombent: 

Devenir adulte dans la communauté donne un certain nombre de droits, mais également des devoirs. A partir de sa bar/bath-mitsvah, le jeune occupera une place entière dans sa communauté :

- il comptera dans l’effectif minimum requis (le miniane*) pour célébrer certains actes religieux et dire certaines prières,

- il pourra être appelé à honorer la Torah,

- il participe aux offices de shabbath et des fêtes, ainsi qu’aux différents événements et activités culturelles.
 

A quel âge ?

Traditionnellement lorsqu’un jeune homme atteint son treizième anniversaire, il célèbre sa Bar-Mitsvah. Une jeune fille peut célébrer sa Bath-Mitsvah dès l’âge de 12 ans.

Nous considérons qu’il n’est pas du tout impératif que cette célébration se fasse à l’âge prescrit dans la tradition, mais plutôt au moment où les jeunes se sentent suffisamment à l’aise et prêts pour assumer cette responsabilité.

 

 

La préparation de la bar/bath-mitsvah
 

La vie juive à la maison

Bien que le judaïsme libéral soit ouvert aux différentes façons de vivre le judaïsme, il est fondamental que l’enfant préparant sa bar/bath-mitsvah trouve ses repères, et pour cela la vie familiale doit être en cohérence avec l’enseignement religieux.

L’enseignement au Talmud Torah*

La préparation à la bar/bath-mitsvah peut se faire sur un cycle long, ou de façon plus dense, sur un cycle court de deux ans.

L’enseignement recouvre les fondements de l’histoire biblique, les principes et les valeurs du judaïsme, les rites et les pratiques, ainsi que l’apprentissage de l’hébreu et de la liturgie.

Pour sa bar/bath-mitsvah, l’enfant doit savoir lire couramment l’hébreu avec voyelles, cantiler les principales prières des offices de shabbath, savoir lire et cantiler au moins les premiers versets de la parashah* de la semaine. Il devra également préparer une drashah*, c’est-à-dire un commentaire de la parashah* qu’il lira.

L’accompagnement par les parents

Il est important que l’enfant se sente accompagné par ses parents tout au long de sa préparation, aussi bien par une présence régulière aux offices, que par la cohérence de l’exemple montré à la maison. Les parents sont invités à s’investir dans la vie de la communauté non seulement par leur présence aux offices, mais aussi en participant activement à des actions de bénévolat (permanence d’accueil, animation d’une activité…)

Il est d’usage que la famille de l’enfant marque son attachement à la communauté en faisant un don significatif la semaine précédent la bar/bath-mistvah : vous le savez déjà, notre communauté ne vit que grâce aux cotisations et aux dons (pour lesquels un reçu de déduction fiscale vous sera remis).

L’accompagnement par la communauté

Des membres de la communauté vous accompagnent tout au long de la préparation et de la célébration de votre enfant à sa bar/bath-mitsvah. En particulier, ils peuvent vous aider dans l’apprentissage de l’hébreu, de la liturgie, de la mise au point de la drashah.

 



Le déroulement de la bar/bath-mitsvah
 

La pose des téfilines*

C’est à l’office du lundi ou du jeudi matin (jours de lecture de la Torah en semaine), tôt dans la matinée, que se fait la pose des téfilines*, précédée pour la première fois le port du talit*. Dans la communauté libérale Beth Yaacov, les filles portent aussi bien les téfilines et le talit que les garçons si elles le souhaitent.

Traditionnellement la pose des téfilines est une cérémonie familiale. Habituellement, à son issue, les parents offrent un petit-déjeuner à leurs invités.

L’office du vendredi soir

Au début de l’office, c’est habituellement, soit la jeune fille célébrant sa bath-mitsvah, soit la maman du (de la) jeune célébrant sa bar/bath-mitsvah, qui allume les bougies du shabbath, mais vous pouvez, si vous le souhaitez, confier cet honneur à un autre membre de votre famille.

Le (la) jeune accompagnera l’office aux côtés du rabbin et la fin de l’office, il (elle) entouré(e) du rabbin et de ses parents, fera la bénédiction sur le vin et sur le pain (kiddoush et motsi) pour l’ensemble de la communauté.

L’office du samedi matin

La place du (de la) bar/bath-mistva :

  • La liturgie

Le jour de la bar/bath-mitsvah, l’enfant participera pleinement à l’office aux côtés de rabbin. Il conduira seul les prières qu’il connaît parfaitement et suivra sousla direction du rabbin les autres prières.

  • La lecture dans la Torah

Le jour de la bar/bath-mitsvah, l’enfant lit dans la Torah, exercice ô combien difficile : il s’agit non seulement de lire l’hébreu, mais de lire sans voyelles et aucune erreur n’est permise. De plus, il faut cantiler en respectant les téamim, sorte de notes de musique qui indiquent l’accentuation et  l’intonation que l’on doit avoir.  L’aisance avec laquelle le/la jeune assure la lecture de la Torah et le chant des prières est certes la fierté de la famille, mais aussi de l’ensemble de la communauté.

  • La drashah

C’est après la lecture de la Torah et de la haftarah, que le (la) jeune célébrant sa bar/bath-mitsvah fera un commentaire sur la parashah de la semaine.

La place de la famille du (de la) bar/bath-mistvah :

Pendant l’office du samedi matin, la tradition veut que les parents proches du (de la) jeune célébrant sa bar/bath-mitsvah soient appelés à monter à la Tevah (le pupitre de lecture de la Torah) pour :

·      sortir le rouleau de la Torah et faire la première procession (traditionnellement, le père du (de la) bar/bath mistvah sort le rouleau et le remet dans les bras de son enfant),

·      faire l’élévation de la Torah,

·      prononcer les bénédictions avant et après la lecture de quelques versets de la Torah (au maximum 6 personnes),

·      lire la traduction française de la parashah, car nous estimons que cette lecture permet degarder aux offices tout leur sens,

·      la lecture en hébreu de la haftarah,

·      faire la deuxième procession et rentrer le rouleau de la Torah,

·      le rappel des disparus : A la fin de chaque office, le rabbin prononce une prièrela mémoire des personnes disparues. Il est de tradition, ce jour-là, de rappeler le nom des membres disparus de la famille du (de la) jeune célébrant bar/bath-mitsvah.

A la fin de l’office, le (la)  jeune célébrant bar/bath-mitsvah, entouré(e) du rabbin et de ses parents, fera la bénédiction sur le vin et sur le pain (kiddoush et motsi) pour l’ensemble de la communauté. Ce kiddoush est traditionnellement suivi d’une seoudah) offerte par la famille.



Glossaire

Drashah

La drashah est un commentaire personnel sur la parashah lue par le/la jeune célébrant sa bar/bath-mitsvah. En général, la drashah porte sur un point particulier traité dans la parashah.

Haftarah

La Haftarah (conclusion) est un texte extrait des livres de Neviim (les prophètes), lu après la lecture de la Torah, le shabbath et les jours de fêtes. Le texte institué pour chaque occasion a un thème en rapport avec la parashah correspondante. Des bénédictions sont lues avant et après la lecture chantée de la Haftarah par un membre de l’assemblée (il n’est pas nécessaire d’être BM pour lire la haftarah).

Kiddoush

Le kiddouch est la cérémonie de sanctification d’un jour saint (shabbat ou fête biblique) au moyen d’une bénédiction prononcée sur une coupe de vin casher ou de jus de raisin. Il est réalisé après l’office du soir, et après l’office du matin.

Miniane

Le miniane est le quorum de dix personnes nécessaire à la récitation des prières les plus importantes de tout office ou de toute cérémonie (circoncision, mariage, deuil…).

On nous enseigne qu'une personne seule ne peut dire la kedoushah (la sainteté), car il ne peut l'atteindre à lui seul : celle-ci n'a de valeur qu'au sein et au service de la communauté. Quant au chiffre 10, on trouve plusieurs explications.

.        Sur les 12 explorateurs envoyés par Moïse, seuls Josué et Caleb revinrent enthousiastes. Les dix autres, découragés, ont réussi à faire vaciller l'intention de tout un peuple de partir à la conquête de la terre de Canaan : dix personnes décidées et pleines de bonnes intentions peuvent donc elles aussi changer le cours des choses.

.        C'est le même nombre de 10 personnes intègres qui aurait permis à Sodome et Gomorrhe de ne pas être détruites, grâce à l'intervention d'Abraham auprès de Dieu .

.        Ce sont 10 frères de Joseph qui sont descendus en Égypte lors de la famine dans le pays de Canaan.

C'est pourquoi l'on prie en groupe, non seulement pour soi, mais pour le groupe avec la volonté de changer les choses.

Motsi

Après le kiddoush (la bénédiction sur le vin), on fait la bénédiction sur le pain tressé de shabbath, les hallot.

Parashah

La parashah (péricope) est l'unité traditionnelle de division du texte de la Torah. La division du texte en parashiot est indépendante de la numérotation des chapitres et des versets. Les parashiot ne comportent pas non plus de numérotation.

La Torah est divisée en 54 sections hebdomadaires, également appelées sidrot.

La division en parashiot trouvée de nos jours dans les rouleaux de Torah est basée sur la décision de Maïmonide.

Talit

Le talit (également transcrit : taleth, tallis…) ou châle de prière, est un long rectangle de laine ou de soie pourvu de Tsitsit (franges), sur lequel sont tracées des barres de n'importe quelles couleurs (généralement noir, bleu, ou blanc), et dont on s'enveloppe pour la prière du matin.

Le commandement prescrivant de porter les Tsitsit (franges) est donné dans la Torah. Il est traditionnellement interprété comme ne s'appliquant qu'aux hommes (mais Rashi notamment considérait qu'une femme pouvait porter le talit). Ainsi, dans les synagogues libérales, les femmes peuvent également porter le talit.

Une bénédiction particulière est récitée avant de revêtir le Talit.

Le commandement prescrivant les Tsitsit est l'un de ceux, peu nombreux, de la Torah, auxquels une raison spéciale est donnée, en plus de la raison générale. Ainsi la Torah dit : "Quand vous aurez ces franges, vous les regarderez et vous vous souviendrez de tous les commandements de l'Éternel, pour les mettre en pratique, Vous vous souviendrez ainsi de Mes commandements, vous les mettrez en pratique et vous serez saints pour votre Dieu" (Nombres, 15:39-40).

Talmud Torah

Les écoles de Talmud Torah furent créées dans le monde juif, tant ashkénaze que séfarade, afin de pourvoir un enseignement primaire aux enfants issus de milieux modestes.

De nos jours, dans son acception courante, Talmud Torah désigne très souvent l'éducation religieuse que donnent les synagogues aux enfants juifs dans le cadre de la préparation de leur bar/bath-mitsvah.

Téamim

Les téamim (pluriel de Taam) sont des petits signes, en haut ou en bas des lettres formant les mots de la Torah. Ces petits indiquent les notes de cantilation, mais aussi les accents toniques sur les mots et la ponctuation donnant le rythme de la phrase. Ces téamim sont écrits dans n'importe quel livre de Torah, mais ne sont pas transcrits sur le rouleau de la Torah. Il faut donc apprendre à lire les téamim (leurs noms, leurs chants avec leurs représentations en symboles), avant de pouvoir les insérer dans n'importe quel texte de la Torah et de pouvoir enfin lire dans la Torah elle-même.

Téfilines

Les Téfilines(phylactères) sont deux lanières en cuir munies d'une boîte chacune (batim) contenant des parchemins que les hommes, à partir de l'âge de treize ans, portent sur la tête (chel roch) et sur toute la longueur du bras gauche (le droit pour les gauchers) (chel yad), chaque matin juste après le lever du soleil ou au moment de l'office en semaine.

Dans le Judaïsme Libéral, courant dans lequel s’inscrit Beth Yaacov, les Téfilines sont portées aussi par les femmes, si elles le désirent, car selon le verset du Shema, on doit les prescrire à ses enfants, et pas seulement à son fils.

Tévah

 La Tévah appelée aussi bimah, est l'estrade où est lue la Tora.

Seoudah

Une séoudah est un repas (ou une simple collation) à l’occasion d’un jour particulier (shabbath, Pourim, Pessah…) ou d’un événement remarquable (circonsion d’un nouveau-né, bar/bath-mitsvah, mariage…).

La première allusion à un repas solennel à l’occasion d’un événement remarquable apparait dans le Livre de la Genèse, lorsque Abraham offre un repas pour marquer le sevrage d’Isaac.