La naissance d’un enfant ou son arrivée par adoption est un événement majeur dans la vie du couple. Elle est marquée par une fête dans la tradition juive :

  • LA BRITH-MILAH (alliance par la circoncision) qui marque l’entrée d’un garçon dans la communauté et le souhait de ses parents de l’élever dans la tradition juive. Dans nos textes, un garçon doit être circoncis à l’âge de huit jours. Toutefois, cette date ne sera respectée qu’après avis du pédiatre ou du Mohel (circonciseur) si celui-ci est médecin.

    La circoncision s’impose également au candidat à la conversion, mais elle se fait toujours en milieu hospitalier en présence du Rabbin. S’il s’agit d’un homme déjà circoncis, seule une goutte de sang sera prélevée.
     
  • LA BRITH-LEDAH (nomination religieuse) qui, lors d’une cérémonie de présentation à la Torah pour une fille, marque à la fois l’entrée de l’enfant dans la communauté juive et l’engagement de ses parents de l’élever dans la tradition juive. Cette cérémonie se fait lorsque l’enfant est âgé d’au moins un mois et, si possible, avant ses deux ans.


La signification des cérémonies

LA BRITH-MILAH (circoncision)

La circoncision est un commandement divin énoncé pour la première fois dans la parasha Lekh Lekha : "Voici le pacte que vous observerez, qui est entre Moi et vous, jusqu'à ta dernière postérité : circoncire tout mâle d'entre vous. Vous retrancherez la chair de votre excroissance, et ce sera un symbole d'alliance entre Moi et vous." (Genèse 17, 11-12)

La circoncision est présentée comme un signe charnel de l’alliance entre Dieu et la descendance d’Abraham. Elle est pratiquée sur chaque nourrisson mâle au huitième jour de sa vie, même si celui-ci tombe un shabbath ou un jour de fête ou même à Yom Kippour. Elle peut cependant être différée si la santé de l’enfant le nécessite.

La brith-milah est investie d’une puissante valeur symbolique : l’un des moteurs de la révolte des Maccabées fut l’interdiction de la circoncision promulguée par Antiochus IV Epiphane !

Les lois précisant les règles de la circoncision rituelle sont tirées des sources bibliques, de la tradition orale, des ordonnances rabbiniques. Puis se sont ajoutées des coutumes apparues à travers les âges.

De façon plus symbolique, la circoncision, est un acte d’appropriation de l’enfant par ses parents qui "parachèvent" la création divine.

C’est en cela que l’on parle d’une "excroissance".


LA BRITH-LEDAH (nomination religieuse)

La Brith-Lédah est la cérémonie de nomination des filles. Elle se pratiquait surtout chez les Juifs séfarades, mais existe aussi chez les ashkénazes, qui avant se contentaient généralement d'annoncer en même temps à la synagogue la naissance et le nom de la petite fille.

À la source de zeved vient le mot matana, cadeau. Le raisonnement de base, tiré de la parashah Nitsavim, est que, dans la mesure où tout Israël a reçu la Torah au mont Sinaï, les filles méritent tout autant que les garçons d'entrer dans l'alliance contractée par Abraham avec Dieu.

Elle vient donc en quelque sorte se substituer à la circoncision et rappeler que la femme n'est aucunement inférieure à l'homme, bien que d'après le récit de la Genèse, elle lui soit subordonnée.


La préparation de la brith-milah et de la brith-Lédah

  • LE CHOIX DU JOUR

Pour une brith-milah : dans nos textes, un garçon doit être circoncis à l’âge de huit jours. Toutefois, cette date ne sera respectée qu’après avis du pédiatre.

Pour une nomination : elle se fait lorsque la petite fille est âgée d’au moins un mois, et si possible avant ses deux ans.
 

  • LE CHOIX DU LIEU

La brith-milah peut se faire aussi bien dans notre synagogue qu’à votre domicile, et dans ce cas nous mettrons à votre disposition la « chaise d’Elie ».

La nomination se fait lors d’un office de Shabbath matin.
 


Conseils

Pour une brith-milah : contactez notre rabbin (rabbin@ajtmonline.fr) dès la naissance de votre fils ; si vous ne connaissez pas de mohel (circonciseur rituel), il pourra vous en indiquer un.

Pour une nomination religieuse : contactez également notre rabbin (rabbin@ajtmonline.fr), pour choisir avec vous la date qui vous convienne le mieux. Cette cérémonie se déroule dans la synagogue, pendant l’office du shabbath matin.
 

Nous accueillons également les couples qui souhaitent organiser une brith-milah ou une brith leda même si l’un des parents n’est pas juif.
 

Le déroulement des cérémonies

   La brith-milah

La cérémonie est faite traditionnellement en présence d’un miniane. L'enfant repose sur les genoux du Sandaq (le parrain) qui a pris place sur la chaise d’Elie et qui aide le mohel (circonciseur)  en exposant la zone opératoire et en maintenant les membres inférieurs de l'enfant. Le Sandaq est préférentiellement le grand-père paternel, puis le grand-père maternel, puis tout autre personne respectable.

Les instruments utilisés pendant la circoncision ont une histoire ancienne ; le couteau (izamel) est aiguisé traditionnellement sur les deux faces. Le bouclier (magen) est un instrument métallique peu épais à travers lequel le prépuce est passé avant d’être incisé. Il sert à protéger le gland et à guider le couteau vers son but. Un style en argent est souvent utilisé avant la circoncisionpour détacher le prépuce du gland.

L'acte lui-même consiste en trois étapes :

- l'ablation du prépuce (orlah),

- la mise à nu totale du gland (attarah),

- la ponction d'une goutte de sang (dam brith milah).

C’est au moment de la brith-milah que l’enfant reçoit son prénom juif. La cérémonie est suivie d’un repas festif, organisé à certaines périodes – et encore parfois aujourd’hui - dans la synagogue.

   La nomination

La nomination se fait lors d’un office de Shabbath matin.

Les parents sont invités à monter à la Torah, avec l’enfant qui sera alors béni et recevra son prénom hébraïque. Tout comme la Brith-Milah, elle symbolise à la fois l’entrée de l’enfant dans la communauté juive et l’engagement de ses parents quand à l’éducation qu’ils souhaitent lui donner.

 

Le choix du prénom

Le prénom hébraïque est donné à l'enfant lors de la circoncision pour les garçons, ou lors de la nomination pour les filles.

Ce n'est pas forcément le même que le prénom officiel français. Quelquefois on choisit un prénom hébraïque très proche du prénom français, mais il peut aussi être complètement différent.

Selon les traditions, il est d'usage de choisir le prénom d'un aïeul décédé (ashkénazes), ou au contraire d'un aïeul vivant (séfarades). On ne donne pas le même prénom que les parents. Chez les hassidim, il est d'usage de nommer les enfants d'après le nom d'un Rabbi ou d'une Rabbanith.

Les prénoms hébraïques peuvent être regroupés en quatre grandes catégories :

. noms d'objets ou de lieux : Gilad, rosée (Tal), perle (Margeait ou Pénina), Opale (Léchème)...

. noms de végétaux (fleurs, arbres) : cèdre (Erez), rose (Shoshana), etc.

. noms d'animaux : chamois (Yaël), lion (Ariê), abeille (Déborah), colombe (Yona), etc.

. noms de personnages bibliques : Abraham, Isaac, Jacob, Rachel, Moïse, etc. Seule une infime partir des noms bibliques est couramment utilisée (moins de 140 sur un total de 28003).

Le prénom est supposé déterminer les qualités de l'enfant. Certains prénoms très courts sont évités comme par exemple le prénom Dan qui signifie "il juge" et qui exprime rigueur et sévérité. Dan est l'un des 12 fils de Jacob et son emblème est le serpent : "Dan jugera son peuple, comme une des tribus d’Israël. Que Dan soit un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier qui mord les talons du cheval, alors que son cavalier tombe en arrière." (Genèse 49,16-18).