La signification du mariage

A l’origine

Déjà au moment de la Création, le mariage faisait partie du plan divin, comme le montre l’histoire d’Adam et d’Eve.

Le mariage est considéré comme un commandement divin, un lien sanctifié par Dieu. Le mariage est la norme : le Grand-prêtre ne pouvait célébrer les rites de Yom Kippour s’il n’était pas marié. Le Talmud range parmi les devoirs d’un père envers son fils celui de lui trouver une épouse.

Le mariage est nommé kiddoushin et le judaïsme confère au mariage sa sainteté en lui donnant une sanction divine.

Dans la tradition

Les fiançailles et le mariage étaient séparés d’une année. Pendant cette période, les fiancés étaient considérés comme mariés (ils ne pouvaient être séparés que par le divorce ou la mort), mais la consommation du mariage n’avait lieu qu’au bout de l’année, dans une chambre nuptiale nommée houppa. A partir du Moyen âge, les deux cérémonies furent fréquemment réunies, et cette pratique fut généralisée à partir du 16ème siècle. C’est à partir de ce moment que le mariage fut célébré sous un dais nuptial, appelé houppa.

La polygamie, qui n’était pas interdite, a disparu à l’époque talmudique. Elle sera interdite dans les pays ashkénazes à partir du 12ème siècle, mais survivra dans les milieux séfarades jusqu’au 19ème siècle.


La préparation du mariage

Les obligations

Pour pouvoir vous marier religieusement, vous devrez être déjà marié civilement.  Un premier mariage à la synagogue n'est pas un obstacle à votre union si le divorce a bien été prononcé. En ce cas, vous devrez fournir un acte de divorce (le Guet) pour la femme et pour l’homme.
Si les couples mixtes sont les bienvenus dans notre centre communautaire, les mariages mixtes n’y sont pas célébrés. En effet, la conception juive du mariage est l’établissement d’un contrat entre deux juifs qui s’engagent à fonder un foyer juif, devant deux témoins juifs qui attestent de la conformité du mariage selon la Loi juive.

Le choix du jour

Le mariage peut être célébré n’importe quel jour, à l’exception du jour du Shabbat, des fêtes religieuses, des périodes de jeûnes ou de deuil. On évitera de célébrer un mariage une veille de fête juive ou du Shabbath.

Le choix du lieu

Le mariage est en France traditionnellement célébré à la synagogue, mais il est possible de se marier hors de la synagogue : un simple dais nuptial abritant les mariés suffit à la célébration de l’union. Les futurs époux se rendent aux offices du shabbath précédant leur mariage. Une bénédiction particulière leur est destinée.

Les témoins 

Vous devrez choisir au moins deux témoins : Ils sont témoins de l’acte et non témoins du hatan ou de la kallah. Ils doivent être juifs n’appartenir à aucune de vos deux familles (pour au moins deux témoins). 

 


Le déroulement de la cérémonie du mariage

L’arrivée des fiancés sous la houppa

Le hatan (le fiancé), accompagné par sa mère, arrive en premier sous la houppa (le dais nuptial). La houppa symbolise le foyer où l’époux accueillera son épouse, comme ce fut le cas pour le premier couple humain, Adam et Eve, ainsi qu’il est écrit :

"Et Dieu présenta la femme à Adam" (Genèse 2:22).

Puis arrive, accompagnée par son père, la kallah (la fiancée).

L’union des fiancés sous la houppa : kiddouchin

Le rabbin accueille les fiancés et appelle la bénédiction divine sur eux.

Puis le rabbin adresse son discours aux fiancés en présence de toute l’assemblée pour célébrer l’événement. Il récite ensuite la bénédiction sur le vin ainsi que la bénédiction nuptiale (Birkat ha-iroussin) qui correspondait jadis aux fiançailles. Les fiancés boivent ensuite à la coupe.

Puis les fiancés échangent les anneaux nuptiaux : la remise de l’alliance est un acte symbolique qui scelle l’union juridique des époux.

Juste avant d’accomplir ce geste, chacun des fiancés s’adresse à l’autre en récitant la formule consacrée :

"Par cet anneau, te voici accordé(e) à moi, selon la loi de Moïse et d’Israël".

La Ketoubbah

Après l’échange d’anneaux, le rabbin donne lecture de la Ketoubbah.

La Ketoubbah, le contrat de mariage, décline les devoirs de protection, de satisfaction et de respect du marié envers la mariée ainsi que la proclamation de l’inaliénabilité de ses biens personnels. Cet engagement instaure par réciprocité les devoirs de l’épouse envers son mari. Ce contrat est rédigé principalement en araméen. Dans notre communauté, pour une plus grande compréhension, il est rédigé en hébreu moderne.

Ce document est ensuite signé par les mariés et les témoins.

Nissouïn : les sept bénédictions du mariage

Le rabbin chante les sept bénédictions (sheve berakhot). Il s’agit de bénir et de célébrer l’union effective des mariés devant Dieu et l’assemblée d’Israël. Les bénédictions sont dites sur une seconde coupe de vin.

La coupe de vin est à nouveau présentée au marié, puis à la mariée.

Le verre brisé

Ensuite, le marié brise un verre et l’assemblée exprime alors sa joie et ses vœux de bonheur en souhaitant "Mazel tov !" (Que la chance vous accompagne !).

La coutume de briser un verre est d’origine talmudique. La première raison de ce geste est qu’il est nécessaire de toujours tempérer sa joie. S’y abandonner totalement, alors même qu’on est au sommet de sa joie serait considéré comme une attitude égoïste, indifférente envers la détresse des autres.

Le verre brisé évoque également la destruction du Temple de Jérusalem et le caractère inachevé du monde dans lequel il reste à œuvrer pour le rendre meilleur.


Glossaire

Birkat ha-iroussin : la bénédiction nuptiale

Hatan : le fiancé

Houppah : le dais nuptial
A l’origine, le mot houppah désignait la chambre nuptiale.

Kalah : la fiancée

Ketoubbah : l’acte de mariage

Kiddoushin : sanctification
Ce terme vient de la formule dite par le fiancé : "Tu m’es consacrée (mekouddeshet) par cet anneau, selon les lois de Moïse et d’Israël". C’est la première partie du mariage pendant laquelle les fiancés échangent les anneaux.

Nissouïn : c’est la deuxième partie du mariage, pendant laquelle est lue la ketoubbah et sont chantées les 7 bénédictions.