La mitsvah de Hannoukah est très précieuse. Et tout homme s’efforcera de l’accomplir, afin de faire connaître le miracle et d’ajouter la louange et la reconnaissance à l’Eternel, pour les miracles qu’Il a réalisés pour nous. Même s’il ne se nourrit que grâce à la caisse de bienfaisance, il demandera ou il vendra son habit, et il achètera de l’huile et des mèches pour allumer.

Rambam, lois de Méguila et de Hannouka, Chapitre IV, lois 12

Hannoukah, une résistance à l’assimilation

Nous sommes au deuxième siècle avant l’ère chrétienne. La Judée, conquise par Alexandre le Grand, est aux mains des Séleucides. La population subit l’influence grandissante de la culture hellénistique et les tenants de la tradition hébraïque peinent à contenir la menace de destruction physique et culturelle.

Le roi Antiochus IV Epiphane décide l’acculturation forcée des juifs : il interdit l’étude de la Torah, la pratique de la circoncision, le respect du shabbath et met tout en œuvre pour helléniser la population. Nombreux sont ceux qui prennent des noms grecs ou se marient avec des non-juives.

Mais à Modine, un petit village de Judée, le Grand-Prêtre Mattathias réagit : « Même si tous les peuples de la maison du roi l’entendent et s’écartent du culte de leurs pères pour choisir ses ordres, moi, mes fils et mes frères, nous irons dans le pacte de nos pères. Loin de nous d’abandonner la Torah et les ordres. » (I Maccabées 2, 19-21) Puis Mattathias lance la révolte : « Mattathias crie dans la ville à grande voix pour dire : « Qui a du zèle pour la Torah et se tient dans le pacte vienne derrière moi ». Il s’enfuit avec ses fils vers la montagne et abandonne tout ce qu’ils avaient en ville. ». La rébellion va se propager à travers toute la Judée et les armées syriennes de plus en plus nombreuses et puissantes, sont à chaque fois défaites par les Maccabées qui gagnent de plus en plus de terrain.

C’est en l’an 164 avant l’ère chrétienne que les Maccabées pénètrent dans Jérusalem. Ils trouvent le Temple souillé et pillé. Aussitôt, ils le restaurent, fabriquent un nouveau candélabre et le 25 du mois de Kislev, l’inaugurent.

Aussitôt, Judah Macchabé instaure la fête de Hannoukah (inauguration) utilisant pour désigner cette fête le même mot que celui qui décrit l’inauguration du Tabernacle par Moïse (Nombres 7,10 et 11). Hannoukah sera fêtée pendant 8 jours : 8 jours, la durée de la fête organisée à l’occasion de la consécration du Temple par Salomon, mais 8 jours aussi comme la durée de Souccoth, que les Juifs errant dans la montagne pendant les combats n’avaient pas pu fêter.

L’allumage des bougies de Hannoukah

Pour célébrer Hannoukah, on allume chaque soir pendant huit jours, les bougies. La Hannoukiah devrait être posée sur le rebord d’une fenêtre pour être visible de l’extérieur, afin de proclamer publiquement le prodige, et sans doute aussi pour permettre à chacun d’affirmer son identité.

Les bougies sont placées de droite à gauche. Le premier soir, une seule bougie, puis chaque soir, on ajoute une bougie, jusqu’à huit le dernier soir. On allume la bougie la plus à gauche, celle représentant le jour, puis on allume les autres de droite à gauche (certains allument toutes les bougies de gauche à droite). Les bougies sont allumées à l’aide d’une bougie supplémentaire appelée le shamash (serviteur), qui prend ensuite place sur la Hannoukiah.

On allume le shamash et on dit les bénédictions suivantes : 

Béni sois-Tu Eternel notre Dieu, roi de l’univers, qui nous as sanctifiés par Tes commandements et nous as ordonné d’allumer les lumières de Hannoukah.

Béni sois-Tu Eternel notre Dieu, roi de l’univers, pour la merveilleuse assistance que Tu as accordée à nos ancêtres jadis à pareille époque, en cette même journée.

Le premier soir, on ajoute :

Béni-sois-Tu Eternel notre Dieu, roi de l’univers qui nous a fait vivre, nous as maintenus debout et nous a permis d’atteindre ce moment.

Après l’allumage des bougies :

Nous illuminons aujourd’hui en souvenir des prodigieuses victoires et de l’insigne délivrance que Tu as jadis accordée à nos ancêtres. Durant les huit jours de cette fête de Hannoukah, nous allumons ces lumières, non point pour notre usage, mais comme témoignage de notre reconnaissance pour Tes bienfaits à notre égard et le salut que Tu as assuré à Ton peuple à l’heure du danger.