Le shabbath ( en hébreu : rupture) est, par essence, un jour de joie (Oneg) et de recueillement, où toutes les préoccupations de la semaine doivent être laissées de côté. Le Shabbath (en hébreu rupture) permet de distinguer la partie profane de la semaine ('Hol) de la partie sainte (Kodesh).

Les sources bibliques

Dès le début de la Genèse, on trouve le repos du septième jour :  « Ainsi furent achevé les cieux, la terre et toute leur armée. Dieu acheva au septième jour l’œuvre qu’il avait faite et il se reposa au septième jour de toute l’œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit donc e septième jour et le consacra parce qu’en lui il se reposa de toute son oeuvre que Dieu avait créée en son action ». Genèse 2, 2-3

La première injonction faite aux Hébreux dans le désert quant à l’obligation d’observer le shabbath se rapporte au don de la manne : « Mais il advint, au sixième jour, qu'ils recueillirent une provision double, deux ômers par personne; tous les phylarques de la communauté vinrent l'annoncer à Moïse. Il leur répondit: "C'est ce qu'a dit le Seigneur: Demain est le shabbath solennel, le saint chômage en l'honneur de l'Éternel! Ce que vous avez à cuire, cuisez-le, à faire bouillir, faites-le bouillir aujourd'hui et toute la provision restante, gardez-la en réserve pour demain." (Exode 16, 22-23).

Trois semaine plus tard, les Hébreux recevaient les Dix Paroles, dont la quatrième est : « Souviens-toi du jour du shabbath pour le sanctifier »

Si les membres de la Grande Assemblée (environ 500 -300 avant l’ère commune) s’étaient déjà mis en devoir de formuler plus clairement les lois du shabbath, c’est véritablement sur les lois rabbiniques que l’on s’est jusqu’à ce jour toujours appuyé.

Les travaux interdits

L’interdiction formelle d’accomplir quelque besogne que ce soit est l’un des traits majeurs du shabbath.  La Torah ne donnant pas beaucoup de précisions sur les travaux interdits, les sages de la Mishna décrétèrent que que les activités de base interdites étaient celles qu’avait nécessitées la construction du Temple (39 en tout).

Les situations qui annulent les interdictions

Tout ce qui est nécessaire pour sauver une vie peut être fait le jour du shabbath.

Une des règles de base établi par R. Aqiva est que tout ce qui peut être fait avant le shabbath ne doit en aucun cas l’être fait pendant celui-ci.

Les préparatifs

Les préparatifs contribuent grandement à la rupture du Shabbath, ils introduisent la joie de la venue du Shabbath. Ils débutent par la préparation des mets consommés pendant les trois repas du Shabbath (vendredi soir, samedi midi et soir). La confection des mets débute généralement le jeudi. Le vendredi, avant l'arrivée du Shabbath, est consacré aux derniers préparatifs domestiques. La tradition invite à un nettoyage du foyer, la mise en place d'une table de fête selon les moyens de chacun.

Le jour du shabbath

Le shabbathest, par essence, un jour de joie (Oneg) et de recueillement, où toutes les préoccupations de la semaine doivent être laissées de côté. Dans les familles, on a coutume ce jour-là, de manger des mets qui sortent de l’ordinaire. L’hospitalité est l’une des valeurs traditionnelles du shabbath. Pendant shabbath, on se doit de consacrer du temps à l’étude et au repos.

Office du vendredi soir

L’office du vendredi soir commence par Kabalat Shabbath (accueil du shabbath). Dans nos offices, après l’allumage des bougies du shabbath, nous entonnons des chants et des psaumes : La Reine Shabbath (Shabbath Hamalka) de Bialik, puis des psaumes et enfin le Lekka Doddi (Va mon bien-aimé), poème de Rabbi Shlomo Alkabetz. Puis commence, l’office de Maariv (office du soir) proprement dit. Pendant l’office, le rabbin fait un sermon portant sur la parasha de la semaine. L’office se termine par le kiddoush et le motsi.

Puis chaque fidèle, se rend chez lui, dans sa famille ou chez des amis pour le repas du soir de shabbath.

Office du samedi matin

Avant l’office de Sha’harit (office du matin), une fois par mois, nous organisons un petit déjeuner d’étude animé par notre rabbin. Puis les fidèles (dans notre communauté, aussi bien les femmes qui le souhaitent que les hommes) revêtent leur Taleth et l’office commence par le Adone Olam (Maître de l’univers), l'un des hymnes les plus familiers dans l'éventail de la liturgie juive.

Contrairement à l’usage traditionnel, les appelé(e)s à la Torah n’annoncent pas publiquement le montant de l’intention de don, mais nous apprécions néanmoins cette manière traditionnelle d’associer la générosité à l’engagement à la Torah, générosité qui nous permet de développer notre communauté.

Comme le vendredi soir, l’office se conclut par le kiddoush et le motsi.

La havdalah (séparation du shabbath)

Même si occasionnellement nous procédons à la cérémonie de la havdalah devant la communauté rassemblée, il s’agit avant tout d’un rite familial.

Le rite de la Havdalah consiste à élever une coupe de vin en récitant la bénédiction sur le vin, puis sur les épices qui symbolisent l'odeur paradisiaque du Shabbath. Ensuite, une bougie tressée est allumée. L'usage veut que l'on dirige à ce moment-là son regard sur les ongles éclairés par les reflets du feu, en plaçant sa main de telle sorte que la lumière du feu en éclairant les ongles produise des ombres sur la paume de la main, si bien qu'ombres et lumières soient clairement visibles.

Après la bénédiction des trois éléments que sont le vin, les épices et le feu (le feu n'est pas identique à la lumière, c'est pourquoi l'on emploie une flamme composée de plusieurs mèches), on les place au contact de la lumière. Dieu est loué pour avoir créé la différence entre le Kodesh(sacré) et le 'Hol (profane), entre la lumière et les ténèbres, entre Israël et les Nations. La bougie est ensuite éteinte avec quelques gouttes de vin. Une nouvelle semaine commence, on se souhaite Shavouah Tov (bonne semaine).