Simhat Torah est célébré le 22 Tishri, en même temps que Shemini Atseret, en Israël et chez les juifs libéraux et le 23 Tishri chez les juifs orthodoxes de diaspora. Cette fête célèbre la fin du cycle annuel de lecture de la Torah et son recommencement. Dans une ambiance très joyeuse, on sort les rouleaux de la Torah de l'Arche Sainte et les fidèles les transportent en processions, sept fois autour de la synagogue en dansant et en chantant. Les enfants participent en portant les accessoires du Sefer Torah. On procède ensuite à la lecture du dernier chapitre du Deutéronome suivie aussitôt de celle du premier chapitre de la Genèse.

Quelques coutumes de Simhat Torah

-    en Afghanistan, tous les rouleaux de la Torah étaient extraits de l’Arche Sainte et montés en une pyramide qui atteignait le plafond de la synagogue.

-      À Cochin, une pyramide de lampes à huile de cophra était élevée à l’entrée des synagogues, un tapis étendu sur les pavés de la cour et les rouleaux de la Torah étaient portés en procession à l’extérieur de la synagogue.

-      À Calcutta, où une synagogue possède 50 rouleaux de la Torah, les femmes vêtues de saris, vont de rouleau en rouleau, qu’elles embrassent. A la fin de la fête, une reine de beauté est élue au bal de Simhat Torah.

-      Au Yémen, des jeunes enfants sont conduits pour la 1ère fois à la synagogue le soir de Simhat Torah.

-      En Europe de l’Est, le lecteur de la Torah portait un grand chapeau de papier décoré de plumes et de clochettes.

-      En Hollande, les «fiancés» de la Torah étaient escortés à la lumière de torches, au son d’instruments de musique et de chants.

-      Dans le Sud de la France, deux personnes en deuil se tenaient des deux côtés du lecteur, versant des larmes pendant la lecture des versets sur la mort de Moïse.

Après simhat Torah : le nouveau cycle de lecture de la Torah

On sait que la lecture de la Torah, l’une des pratiques les plus anciennes de la liturgie juive, était déjà en vigueur à l’époque du second Temple, mais aucune source précise ne permet de retracer l’historique de cette tradition. La tradition donne pour origine de la lecture de la Torah la période de Moïse, en se référant à Exode 24, 7 : « Et il (Moïse) prit le livre de l’Alliance, dont il fit entendre la lecture au peuple ».

On trouve ensuite le commandement de rassembler le peuple pour entendre la Loi: « Moïse leur ordonna ce qui suit : à la fin de chaque septième année, à l’époque de l’année de relâche, lors de la fêtes des tentes…. Tu feras la lecture de cette Doctrine en présence de tout Israël qui écoutera attentivement.» (Deutéronome 31, 10-13 

Selon les sages, Moïse instaura la pratique de la lecture de la Torah, le shabbat, les jours de fêtes et de nouvelle lune.

C’est certainement Ezra (prêtre, scribe et réformateur religieux qui joua un grand rôle dans la reconstruction du second Temple) qui divisa la Torah en versets et sections. Il institua, la lecture de la Torah trois fois par semaine : les lundis et les jeudis – jours de marché – et le shabbath après-midi.

A l’époque talmudique, il existait deux rites distincts : en terre d'Israël, on lisait la Torah selon un cycle de 3 ans, alors qu'en Babylonie, il n'était que d'un an, se terminant et recommençant à Simhat Torah. Les sections hebdomadaires lues à Babylone étaient donc plus longues que celles lues en Galilée.

Si la plupart des communautés ont adopté le cycle babylonien, à l’AJTM, comme dans les autres communautés libérales et certaines des communautés massorti, nous sommes revenus au cycle pratiqué en Israël, permettant une lecture plus courte, mais plus assidue !