Pourim est une fête non chômée célébrée le 15 Adar (15 Adar II en cas d’année embolismique) de l’année hébraïque. Pourim commémore le salut des Juifs de l’empire perse, qui ont échappé aux intentions destructrices d’Aman, le grand vizir du roi Assuérus.

Le mot Pourim – qui signifie « tirés au sort » - fait référence aux dés jetés par Aman pour fixer la date la plus propice au massacre des Juifs.

La méguilah d’Esther

La loi essentielle concernant la fête de Pourim est la lecture - ou plus précisément l’écoute de la lecture - de la méguilah (rouleau) d’Esther.

Le Livre d’Esther est un des 24 livres qui composent le TANAKH. Les lettres hébraïques qui forment le mot TANAKH (tav, nun et haf) sont les initiales des trois grands groupes de livres qui forment la Bible : Torah (Pentateuque), Neviim (Prophètes) et Ketouvim (Hagiographes). Le Rouleau d’Esther, qui soutient et donne de la substance à la fête de Pourim, appartient aux Ketouvim .

Bien que quelques commentateurs modernes interrogent l’historicité de ce livre, la tradition affirme qu’il a été écrit par les Hommes de la Grande Assemblée (Talmud, Baba Batra 15a) et que le récit se passe à l’époque précédant le second temple, époque à laquelle Assuérus - le fils de Darius I – a gouverné durant environ 20 ans (486-465 avant l’ère commune), en régnant sur les 127 provinces qui couvraient la carte depuis l’Inde jusqu’en Ethiopie.

Maimonide (1135-1204) place le Livre d’Esther, d’après son importance, immédiatement après le Pentateuque.

Il s’avère intéressant de décomposer l’expression Meguilah Esther. Meguilah signifie « rouleau » et fait référence au parchemin qu’il faut dérouler pour être lu. Mais le mot meguilah a aussi la même racine hébraïque que le verbe legalot qui signifie «découvrir». Esther, le nom de l’héroïne de cette histoire, signifie « ce qui est occulte-caché ».

C’est comme si l’histoire nous incitait depuis le nom lui-même du livre à découvrir ce qui est dissimulé derrière le voile des apparences. Dans le Livre d’Esther, ce qui est occulte par excellence n’est ni plus ni moins Dieu, quelque chose particulièrement singulier dans un livre inclus dans le canon biblique. Au cours des 167 versets, le roi de Perse est mentionné environ 200 fois alors que le nom divin est absent.

Peut-être pouvons-nous, en parcourant les dix chapitres dans lesquels se dévoile la trame, découvrir la Présence Divine agissant depuis les coulisses...

Une fête joyeuse

Adultes et enfants assistent à la lecture du rouleau d’Esther, et chaque fois que le nom d’Aman est prononcé, ils frappent du pied, agitent des crécelles, provoquant ainsi un joyeux brouhaha.

Les ozné Aman ou Amentashen

Pourim est l’occasion de manger des gâteaux appelés ozné Aman (oreilles d’Aman en hébreu) ou Amentashen (poches d’Aman en yiddish).

Il s’agit de gâteaux fourrés (de fruits secs ou de confiture) de forme triangulaire. Le triangle rappelle plusieurs faits :

·      le chapeau triangulaire d’Aman

·      les trois personnages du festin organisé par Esther (le roi Assuérus, Aman et Esther)

·      les trois destinées influencées par ce repas (Mardochée, les Juifs et Aman).

Mishloah Manoth

Pour prouver l’unité du peuple juif dont Aman disait qu’il était « sans aucun lien entre eux », il est d’usage d’échanger des cadeaux comestibles (friandises et gâteaux) à l’occasion de Pourim.

Ad lo yoda

Pourim est également l’occasion de se déguiser, de s’amuser et de boire Ad lo yoda (jusqu’à ce qu’on ne sache plus) faire la différence entre Barouk Mordekay (béni soit Mardochée) et Arour Aman (maudit soit Aman).

Seouda de Pourim

Pour rappeler le festin organisé par Esther pour le roi Assuérus, un banquet est organisé à la clôture de Pourim.