Un arbre de vie

Un arbre de vie

5 février 2017

Bonjour,

Disons-le d’emblée : il nous faudra faire un grand effort d’imagination pour concevoir que ce 11 février est le nouvel an des arbres. Non point que la nature reprenne ses droits en cette période la plus froide de l’année, mais plutôt qu’en Israël, cette fête marque la fin de l’hiver. Les signes annonciateurs en sont l’amandier qui est le premier arbre à bourgeonner au début du mois de Shevat et à fleurir au 15 du mois, jour de Tou Bishevat : le nouvel an des arbres. Vient par la suite le caroubier, suivi dans ce même mois par la plupart des arbres. Ainsi nous délecterons-nous de nombreux fruits, il conviendra d’en consommer au moins quinze espèces, et planterons-nous un arbre. A cet égard rappelons le travail remarquable du KKL, le Keren Keyemet Le Israël, qui nous permet pour la somme symbolique d’une place d’entrée au cinéma de planter un arbre en Israël. C’est là une Mitsvah, un précepte positif, que nous ne manquerons pas d’accomplir.

L’arbre représente la vie et la transmission. Nous savons qu’en plantant un arbre aujourd’hui, il nous survivra, ainsi qu’à nos enfants et à nos petits-enfants. La communauté juive est semblable elle aussi à un arbre. De la même façon que l’on plante un arbre, on sait que l’on en récolte les fruits que plus tard, cela exige à la fois de la patience et du travail. Plus les racines sont profondes, plus les branches, les feuilles et les fruits peuvent se développer. Si la Torah est appelée un « Etz Hayim », un arbre de vie, c’est pour nous aider à comprendre qu’il y a au moins deux variétés d’arbres : l’une que l’on contemple et l’autre dont on se nourrit.

De la même façon, il existe des choses qui n’ont pas d’utilité si ce n’est de nous émouvoir par leur contemplation, mais il existe aussi, et c’est là l’essentiel, des choses qui ne nous apparaissent pas d’emblée belles mais dont le fruit est savoureux. La Torah, elle, est à la fois resplendissante et enrichissante. C’est elle qui nous maintient en vie en lui donnant tout son sens et ainsi pour chacun d’entre-nous qui l’observons, nous sommes une branche de cet arbre de vie, solidairement, essayant d’en donner les plus beaux fruits. Une branche peut tomber, une autre bourgeonnera car la nature est ainsi faite et parce qu’elle rythme nos vies par un cycle sur lequel nous n’avons pas prise.

Cette fête de Tou Bishevat doit nous faire réfléchir à notre place dans la communauté et notre rapport à la Torah.