Simone Veil z’l

L’annonce de la mort de Simone Veil a plongé la France dans l’émotion. Ce n’était pas une émotion liée à un choc, l’accident de santé en août dernier à Avignon nous avait préparé à l’idée inéluctable que Simone Veil livrait depuis un ultime combat. Nous pouvions la chercher du regard dans les grands évènements communautaires qu’elle honorait habituellement de sa présence, elle n’y était plus. C’est donc cette vive émotion qui nous a saisie avec immédiatement le sentiment profond d’une reconnaissance pour un parcours de vie qui a fait honneur à sa famille, à la France et à la communauté juive.

Nul besoin de retracer ce chemin de vie de cette jeune adolescente niçoise qui se révèlera durant la Shoah dans sa force de vie et fera d’elle une combattante. Depuis, toutes ses actions furent un combat mené avec l’énergie de celle qui savait qu’elle avait raison et qui n’avait comme seul souci la vie. Que n’a t-on parlé du projet de loi qui porte son nom de dépénalisation de l’IVG. Elle ne pouvait se résoudre à ce que des femmes, de très jeunes femmes souvent, de celles qui avaient le même âge qu’elle dans les camps puissent voir leur corps mutilé et leur vie mise en danger. Combien d’entre-elles ont été sauvées de la mort et ont eu la possibilité de donner la vie ?

Dans toutes les hautes fonctions qu’elle a occupées et toutes les distinctions reçues, Simone Veil était « Madame ». Elle imposait ce respect, souvent cette crainte, et toujours l’admiration. Une phrase a largement circulé depuis vendredi qui résume une grande partie de sa pensée et de ses actions : « Les erreurs ne se regrettent pas, elles s’assument. La peur ne se fuit pas, elle se surmonte. L’amour ne se crie pas, il se prouve ». Elle aura su affronter tous les visages de la haine, ceux des camps comme leurs héritiers en disant les yeux dans les yeux à un Jean-Marie Le Pen et ses sbires haineux : « J’ai survécu à pire que vous. Vous n’êtes que des SS aux petits pieds ». Sa vie fut consacrée à la lutte contre la haine et l’injustice et fut une célébration de l’altruisme et de l’humanisme.

Oui elle était la femme préférée des français qui souhaitent à présent qu’elle ait sa place au Panthéon. Si cette décision reviendra au Président de la République, dont on ne peut imaginer qu’il n’aille dans ce sens, ce sera avant tout à sa famille, ses enfants, d’en décider. Elle a déjà